Le chômage baisse mais la précarité augmente ; les statistiques mensuelles, elles, disparaissent

- Avec AFP

Le chômage baisse mais la précarité augmente ; les statistiques mensuelles, elles, disparaissent Source: AFP
Un homme demande des informations au stand de Pôle emploi lors du Forum pour l’emploi des seniors prganisé par le Medef en mars 2018 (illustration).
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Selon les dernières données mensuelles de Pôle emploi, le nombre de chômeurs a atteint un plus bas depuis près de quatre ans. Mais celui des travailleurs précaires continue sa hausse ininterrompue depuis la crise financière de 2008.

Les chiffres du 1er trimestre 2018 publiés ce 25 avril par Pôle emploi font apparaître une situation contrastée sur le marché du travail. Certes, la baisse du chômage se poursuit, avec 32 100 demandeurs d’emploi en moins (-0,9%) au 1er trimestre. Et sur une année, le nombre de chômeurs décroît de 1,2%. Même s’il reste élevé – leur nombre atteint toujours 3,70 millions – c’est son plus bas niveau depuis le 3e trimestre 2014, selon les chiffres de l’agence publique. En outre, toutes les classes d'âge profitent de la baisse observée ce trimestre : les jeunes (-0,6% en métropole), comme les seniors (-0,6%).

Mais parallèlement, le nombre de demandeurs d'emploi exerçant une activité poursuit sa hausse, ininterrompue depuis la crise de 2008. Ces personnes – qui travaillent souvent à temps partiel ou en contrat court, mais restent inscrites à Pôle emploi car elles cherchent un emploi meilleur ou plus durable – sont 2,23 millions au 1er trimestre, soit 1,5% de plus que fin 2017.

Résultat : le nombre de demandeurs d'emploi, avec ou sans activité, lui, ne recule pas, à 5,93 millions. Il est même en hausse de 2,1% sur un an. Cette situation illustre, pour certains syndicats, une précarisation du marché du travail.

Malgré les bons résultats, une forte hausse du chômage de longue durée

Bruno Ducoudré, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) cité par l'AFP explique que la reprise économique se traduit, dans un premier temps, par «des créations d'emplois plutôt précaires – des CDD, de l'intérim [...] –, donc des allers-retours entre l'activité et le chômage». «Quand vous travaillez un jour par-ci, un jour par-là, dans la restauration par exemple, vous n'allez pas vous désinscrire de Pôle emploi», développe-t-il.

Un deuxième facteur, réglementaire celui-là, peut aussi expliquer cette situation : la mise en place, depuis 2014, d'un mécanisme de droits rechargeables. Ceux-ci allongent la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi lorsqu'ils retravaillent, ce qui les «incite à rester inscrits à Pôle emploi», selon l’économiste.

Un autre bémol vient nuancer la baisse du chômage : la forte hausse, dans le même temps, du chômage de longue durée. Petite activité incluse, 2,74 millions de demandeurs d'emploi sont inscrits depuis plus d'un an. Un chiffre en hausse de 1,9% sur le trimestre et de 6,5% sur l'année.

La publication mi-figue mi-raisin de Pôle emploi est, en décalage avec les autres indicateurs du marché du travail, qui, dans le sillage de la croissance, sont tous dans le vert.

C'est notamment le cas des embauches en CDI, qui ont atteint un niveau record au 1er trimestre 2018, flirtant avec le million.

Par ailleurs, l'autre indicateur du chômage, le taux de l'Institut national de la statistique (Insee) – qui se base, lui, sur les critères du Bureau international du travail (BIT) fait apparaître une décrue bien plus rapide. Selon, l’Insee, le taux de chômage s'est établi à 8,9% de la population active fin 2017, en baisse de 1,1 point sur l'année. L’institut de statistiques publiera en mai ses chiffres pour le 1er trimestre 2018.

Les chiffres publiés ce mercredi marquent la fin d'une vieille tradition : la publication mensuelle de l'indicateur de Pôle emploi. Chaque fin de mois, elle était redoutée par les ministres du Travail successifs – Michel Sapin (2012-2014) la comparaît à «la cadence du tambour des galères». Mais elle était aussi décriée par certains économistes et statisticiens qui lui reprochaient sa grande volatilité sans lien avec les évolutions du marché du travail. En raison d’aléas strictement administratifs, comme une désinscription automatique par simple oubli de mise à jour de la déclaration mensuelle de situation, les chiffres étaient réputés donner une radiographie faussée de la réalité du marché de l’emploi.

Le passage à des moyennes trimestrielles doit permettre de lisser les tendances, selon Pôle emploi.

Lire aussi : Les grands gagnants du Budget 2018 : les 2% des Français les plus riches, selon l'OFCE

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