Les militaires du Sahel se concertent, Traoré fustige la condescendance de Macron à l'égard des dirigeants africains

Les militaires du Sahel se concertent, Traoré fustige la condescendance de Macron à l'égard des dirigeants africains© Ian Langdson / AFP Source: AFP
Alassane Ouattara et Emmanuel Macron le 21 novembre sur le perron de l'Elysée.
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Le 21 novembre, Emmanuel Macron recevait son homologue ivoirien à l'Elysée pour évoquer notamment la situation au Niger. Une rencontre qui a masqué difficilement la perte d'influence de Paris dans la région, comme en témoignent la visite le 23 novembre du dirigeant nigérien au Mali et les critiques du capitaine burkinabè Ibrahim Traoré.

Le général Abdourahamane Tiani, président de fait du Niger depuis le coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir le 26 juillet, a entamé le 23 novembre une tournée de ses pays alliés voisins : arrivé au Mali pour, comme le rapporte RFI, une visite «d'amitié et de travail», il est ensuite reparti dans l'après-midi au Burkina Faso pour y rencontrer le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition.

La diplomatie du Sahel «souverain»

A Bamako, les militaires ont évoqué la situation sécuritaire, et en particulier la reprise de Kidal le 14 novembre par les autorités maliennes avec l'aide du Niger, qui avait prêté un de ses avions. Bamako, Niamey et Ouagadougou avaient d'ailleurs signé le 16 septembre la Charte du Liptako-Gourma, instaurant la création d'un partenariat d'assistance mutuelle : l’Alliance des Etats du Sahel (AES), visant en particulier à lutter contre le groupe Etat islamique.

Un rapprochement qui reflète et accentue la perte d'influence française dans la région. En effet, cet été, après un bras de fer de trois mois ponctué par des manifestations devant l'ambassade de France, Paris s'était résolu, fin septembre, à retirer ses troupes, soit 1 400 soldats. A la mi-octobre, le premier convoi de militaires français a quitté ses bases au Niger pour rallier le Tchad. Le contingent devrait avoir entièrement quitté le pays d'ici le 31 décembre.

Pourtant, Emmanuel Macron n'a depuis pas réévalué sa politique et exige toujours le retour du président déchu Mohamed Bazoum, comme il l'a rappelé lors de sa rencontre avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara, en visite en France le 21 novembre.

Macron campe sur ses positions 

Par ailleurs, Emmanuel Macron a exprimé le «plein soutien de la France au président (nigérien) Mohamed Bazoum», rappelant que sa libération constituait un «préalable à toute négociation avec les putschistes». Depuis le coup d'Etat qui l'a renversé, ce dernier est séquestré et refuse de démissionner. 

Emmanuel Macron a également réitéré son soutien à la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) «en vue de trouver une solution à la crise nigérienne». Pour faire pression sur le gouvernement du président Tiani, cette organisation avait imposé des sanctions au Niger et menacé d'intervenir militairement pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions, avant de se raviser. 

Le président ivoirien, quant à lui, avait annoncé le 11 août l'envoi imminent d'un bataillon de soldats mais avait fini par y renoncer début novembre.

Un rejet explicite de l'influence française

La venue d'Alassane Ouattara à l'Elysée a fait vivement réagir le président du Burkina Faso Ibrahim Traoré. Sur le réseau social X (ex-Twitter), ce dernier s'est offusqué de la main posée par Macron sur l'épaule de Ouattara, y voyant une enfreinte au protocole et un geste «condescendant» : «A défaut de respecter nos papas, ne les infantilisez pas», s'est-il scandalisé, avant d'avertir que «la nouvelle génération que nous sommes n'acceptera jamais ça».

Commentant également la visite du président nigérien au Mali, le jeune capitaine burkinabé a souligné sa dimension symbolique pour la souveraineté africaine, estimant «inarrêtable» la «libération totale de l'Afrique».

A l'issue de sa propre rencontre hier avec le dirigeant nigérien, Ibrahim Traoré s'est engagé à ce que «les Etats de l'AES ne [tombent] jamais sous le coup de la violence», et estimé que «le terrorisme tous comme les ennemis intérieur et extérieur [échoueraient]».

Malgré ses échecs en Afrique, Paris maintient son cap. Le 21 novembre, à la tribune de l’Assemblée nationale où se tenait un débat sur la politique africaine de l'Hexagone, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a affirmé que la France demeurait un «partenaire crédible, compétitif et attractif». Défendant son bilan, elle a évoqué son récent voyage au Nigeria, pays où les investissements français auraient, selon elle, «doublé en dix ans». 

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